Richesse, biogéographie et endémisme
L’endémisme chez les espèces d’amphibiens d’Afrique centrale est le plus important dans les zones isolées comme les sommets de montagne et les îles. Un exemple insulaire extrême est celui de Sao Tome et Principe, où les sept espèces d’amphibiens confirmées à ce jour sont toutes endémiques. A noter qu’aucune espèce d’amphibien n’est connue de l’île d’Annobon. Les amphibiens ont en effet deux contraintes majeures dans leur distribution: ils ne supportent pas l’eau salée, qui est un obstacle à leur colonisation d’îles, et ils ont généralement besoin de points d’eau douce pour se reproduire. Beaucoup de sommets de montagnes de la région sont habités par des amphibiens uniques, qui s’y sont réfugiés au cours des bouleversements successifs du climat, notamment au Pléistocène, mais probablement aussi bien avant cela. Beaucoup de données manquent cependant pour statuer sur l’histoire biogéographique des amphibiens de la région. La diversité dans chaque pays augmente encore beaucoup à l’issue de chaque mission d’étude, même modeste, ce qui indique l’ampleur des lacunes à combler en termes d’inventaires nationaux. La classification des amphibiens de la région a subi des modifications majeures, et sont encore discutées; il est trop long de les aborder ici. Les deux sites mentionnés plus haut font référence à ces travaux.