Papillons

Les espèces présentes dans les pays d’Afrique Centrale sont regroupées par famille et renvoient à la Liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature™ (UICN), (en anglais IUCN Red List). Cette liste, créée en 1963, constitue l'inventaire mondial le plus complet de l'état de conservation global des espèces végétales et animales. Les espèces y sont qualifiées par leur niveau de vulnérabilité.

Biogéographie et richesse

Parmi les 2391 espèces d’Afrique centrale, 1798 (75 %) sont des espèces forestières. Le reste est composé d’espèces ubiquistes et d’espèces de savanes proprement dites. La distinction entre les deux n’est toutefois pas toujours aisée. Comparée aux groupes taxinomiques tels que les oiseaux ou les mammifères, la biogéographie des papillons semble plus complexe et la distribution des papillons est étroitement corrélée à celle des végétaux utilisés comme plantes nourricières. Cette dépendance constitue un facteur important dans la dispersion des espèces.

Les forêts denses humides de basse altitude allant du Cameroun à l’est de la RDC sont les plus riches. C’est dans ce milieu que les Papilioninae, Limenitidinae, Lipteninae et Theclinae sont les plus diversifiés. Parmi les groupes bien diversifiés en savanes, on trouve les Pieridae, les Heliconiinae, certains genres de Nymphalinae, les Charaxinae ainsi que certains genres de Theclinae et de Polyommatinae.

Sur le plan biogéographique, de multiples zones peuvent être reconnues, mais leurs limites ne sont pas nettes.

Les régions de savane

Les espèces de savane ont pratiquement toutes une vaste distribution ; certaines existent même dans toutes les savanes, tant au nord qu’au sud de l’équateur. Globalement, on peut toutefois distinguer cinq zones biogéographiques principales caractérisées par une entomofaune propre, mais rarement bien délimitée :

  • Les régions arides et semi-arides du nord du Tchad sont assez pauvres mais peu connues. Une sous-espèce de Colotis evippe semble endémique aux montagne du Tibesti.
  • Les savanes soudanaises allant du nord-est de la RDC au Cameroun et au Tchad sont peu connues également. Cependant, de nombreuses collectes effectuées récemment par ABRI dans la région de Ngaoundéré au Cameroun semblent indiquer une grande richesse (Collins, com. pers.).
  • Les savanes du lac Edouard en RDC, ainsi que de l’est du Rwanda et du nord-est du Burundi sont d’affinité nettement orientale.
  • Les savanes au sud-est du Burundi (Kumoso) et de tout le sud de la RDC sont d’affinité zambézienne.
  • Les savanes du Gabon, de la République du Congo et du sud-ouest de la RDC ont des affinités faunistiques avec les savanes d’Angola.

Les régions forestières

Parmi les espèces forestières, on reconnaît plusieurs groupes et sous-groupes (Larsen, 2005) :

Les espèces de forêt de basse altitude comprennent quatre groupes :

  • un groupe centré sur les forêts à l’ouest de la Sanaga au Cameroun ;
  • un groupe centré sur les forêts côtières atlantiques du Cameroun, de la Guinée-Equatoriale et du Gabon ;
  • un groupe occupant les forêts plus continentales de Basse-Guinée allant du Sud-Cameroun et de l’est du Gabon à l’Oubangui ;.
  • un groupe occupant les forêts congolaises, avec des espèces centrées sur les forêts du nord-est (Ituri) et des espèces centrées sur les forêts du sud (Kasai, Lomani, Lualaba).

Les espèces des forêts de montagne et des forêts de transition se retrouvent dans les massifs montagneux d’Afrique centrale.

  • Les forêts d’altitude du Cameroun occidental ;
  • Les forêts d’altitude de l’est de la RDC, du Rwanda et du Burundi. Ces dernières semblent se subdiviser également en plusieurs unités, que sont les forêts du nord Kivu, les forêts de l’Itombwe et les forêts du Rwanda et du Burundi.

Les espèces insulaires

Les îles océaniques du golfe de Guinée, Annobon, São Tome et Principe, ont une entomofaune pauvre, mais possèdent de nombreuses espèces endémiques.