Mammifères

Les espèces présentes dans les pays d’Afrique Centrale sont regroupées par famille et renvoient à la Liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature™ (UICN), (en anglais IUCN Red List). Cette liste, créée en 1963, constitue l'inventaire mondial le plus complet de l'état de conservation global des espèces végétales et animales. Les espèces y sont qualifiées par leur niveau de vulnérabilité.

Etat de la faune

Certaines espèces, 18 en tout, ont été éliminées de certains pays (Tableau 3). Le pays le plus touché est le Burundi, mais les populations affectées étaient marginales et leur disparition ne met pas en danger les espèces impliquées sur le plan général.

Plus grave est la situation des Bovidae des régions sahélo-sahariennes qui ont été éliminés de la majeure partie de leur aire de distribution et sont tous en danger grave de disparition. L’oryx algazelle Oryx dammah, dont les dernières observations proviennent du Tchad, est d’ailleurs déjà éteint à l’état sauvage. Cette disparition est uniquement due à la chasse.

Une situation tout aussi grave touche les Rhinocerotidae, dont les deux espèces ont été éliminées d’une très grande partie de leur aire de distribution. L’extinction de la forme cottoni du rhinocéros blanc Ceratotherium simum, dont une petite population survivait uniquement dans le nord-est de la RDC, est d’ailleurs imminente.

EspècesB/AS/PTchCamRCAGEGabConRDCRwBu
LoxodontaafricanaX
CercopithecusascaniusX
HylochoerusmeinertzhageniXX
AepycerosmelampusX
AlcelaphusbuselaphusX
DamaliscuscorrigumX
OurebiaoribiX
SynceruscafferX
TaurotragusorixX
TaurotragusderbianusX
HippotragusequinusX
HippotragusnigerX
OryxdamahX
ReduncaarundinumX
DicerosbicornisXXXXX
CeratotheriumsimumXX
AcinonyxjubatusX
PantheraleoXXX
CrocutacrocutaXX
Total1-412-2-1413

Tableau 3 : Espèces disparues dans les pays d’Afrique centrale

Indépendamment de ces espèces qui ont disparu de certains pays, et dont la plupart ne sont pas menacées sur le plan général, 154 espèces sur les 555 que compte l’Afrique centrale, soit 28%, sont menacées d’une manière ou d’une autre (Tableau 4). Ces espèces menacées ne sont pas seulement de grandes espèces qui soufrent de la chasse, mais aussi de petites espèces qui soufrent de la dégradation ou de la disparition de leurs milieux. Les Soricidae et les Chiroptera sont particulièrement vulnérables.

OrdreNombre total d’espècesNombre d’espèces en dangerPourcent d’espèces en dangerPrincipales causes
Macroscelidea4---
Afrosoricida5240Perturbation des milieux
Tubulidentata1----
Hyracoidea4---
Proboscidea11100Chasse pour la viande et l’ivoire
Sirenia11100Chasse pour la viande
Primates562442Chasse pour la viande
Lagomorpha3---
Rodentia1602314Transformation des milieux
Erinaceomorpha1---
Soricomorpha682740Transformation des milieux
Cetartiodactyla 702941Chasse pour la viande
Chiroptera1284334Changement des milieux et dérangement des gites diurnes
Perissodactyla3267Chasse pour le corne de rhinocéros
Pholidota4---
Carnivora43512Chasse, empoisonnements
Total55215728

Tableau 4 : Nombre d’espèces globalement en danger d’après les critères de l’UICN par rapport au nombre total d’espèces par ordre et causes principales de cette situation

Les mammifères comme indicateurs

Les grands mammifères spectaculaires et charismatiques sont souvent cités dans les travaux analysant l’état de la faune de régions particulières. En réalité, du fait qu’elles subissent une forte pression cynégétique, ces espèces sont de mauvais indicateurs généraux. Elles ne permettent pas de faire des déductions pour l’ensemble des écosystèmes qu’elles habitent. D’autre part, ayant le plus souvent une large distribution géographique, ce ne sont pas de bons indicateurs biogéographiques.

Les petites espèces, surtout les rongeurs et les musaraignes, pourraient être de meilleurs indicateurs de l’état (la santé) des écosystèmes, mais leur distribution est encore très mal connue et leurs populations sont sujettes à d’énormes fluctuations saisonnières (Nicolas et al., 2004). Leur utilisation comme indicateurs se heurte donc à la fois à des problèmes de méthodologie et des problèmes d’interprétation.