L’Afrique centrale est formée essentiellement d’un vaste bloc de roches précambriennes qui affleure en arc de cercle autour d’une cuvette centrale sédimentaire séparant celle-ci des formations sédimentaires du bassin du Tchad au nord et du bassin sédimentaire côtier à l’ouest.
Les formations sédimentaires comprennent :
Vieilles de 3,2 à 2,6 milliards d’années, elles s’étendent sur les Monts du Chaillu à la frontière gabono-congolaise, sur le nord du Gabon (Monts de Cristal et région de Minkébé), une grande partie du Sud-Cameroun, la moitié sud de la RCA et le nord-est de la RDC. Elles affleurent également dans le sud de la RDC à hauteur du Kasaï. Ce sont en majeure partie des gneiss renfermant des inclusions de roches plus anciennes, datées de 3,9 à 3,8 milliards d’années.
Ce sont essentiellement des formations sédimentaires:
Vieilles de 2,6 milliards d’années à 550 millions d’années. Elles comprennent des formations sédimentaires etdes roches archéennes, généralement fortement métamorphisées, ainsi que localement des roches intrusives qui apparaissent souvent sous forme d’inselbergs. Elles se subdivisent en plusieurs séries qui couvrent principalement le Paléoprotérozoïque (2,6-1,6 milliards d’années) et le Néoprotérozoïque (1 milliard d’années à 550 millions d’années). L’ensemble de ces formation forme un arc de cercle presque continu à l’intérieur des formations archéennes sur tout le pourtour de la cuvette congolaise. Les formations les plus étendues couvrent principalement le nord, l’est et le sud-est de la RDC. On les retrouve de manière discontinue au Bas-Congo en RDC, elles forment une bande est-ouest à travers le centre du Gabon et on les retrouve dans le sud-est du Cameroun. Ces formations protérozoïques sont riches en dépôts minéraux, surtout là où elles sont en contact avec les formations archéennes.
Le 29 avril 2013, l’Atlas de Sols d’Afrique fut publié. L’Atlas explique l’origine et les fonctions des sols, décrit les différents types de sols et leur utilité pour répondre aux problèmes tant locaux que mondiaux. Il traite aussi des principales menaces qui pèsent sur les sols et des mesures prises pour protéger les ressources du sol.
L’Atlas des sols est une initiative lancée en collaboration par l’Union européenne, l’Union africaine et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture en vue de soutenir et d’encourager l’utilisation durable des ressources du sol en Afrique et le Partenariat mondial sur les sols pour la sécurité alimentaire.
Quelques faits essentiels rapportés dans l’Atlas:
L’Afrique centrale appartient à cinq grands bassins ou ensembles de bassins fluviaux
C’est un bassin endoréique (sans exutoire vers la mer) qui est centré sur le lac Tchad, un vaste lac peu profond d’eau douce, alimenté principalement par le Chari et son affluent la Logone. Le lac Tchad est caractérisé par d’énormes variations en superficie. Il y a 50000 ans il couvrait plus de 2 millions de km², mais lors de la dernière glaciation il s’est complètement asséché. Par la suite, les eaux sont revenues, mais le lac a considérablement varié au cours de l’histoire récente. En 1908 il avait quasiment disparu , mais en 1963 il couvrait nouveau 22000 km².
Le centre du Cameroun, drainé par la Bénoué, appartient au bassin du Niger.
Seule le nord-est de la RDC (régions des lacs Albert et Edouard) l’est du Rwanda et le nord-est du Burundi sont drainés vers le Nil.
Il draine la majeure partie de la RDC et de la République du Congo, mais aussi les régions qui entourent le lac Tanganyika y compris le bassin de la Malagarazi et de la Moyowozi en Tanzanie, l’ouest du Rwanda et du Burundi via le lac Kivu et la rivière Rusizi. Au sud, ce bassin s’étend au nord de l’Angola et une partie de la Zambie ; au nord, il draine une partie de la République centrafricaine via l’Oubangui. Le lac Kivu et l’ouest du Rwanda ont fait partie du bassin du Nil, mais leur écoulement a été bloqué par la formation des Virunga depuis la fin du Miocène. Le drainage de l’Akagera s’est alors inversé, mais a finalement été capté par le lac Victoria qui fait lui aussi partie du bassin du Nil. Le lac Kivu au contraire a été capté par le lac Tanganyika et donc le bassin du Congo.
Le sud du Cameroun, la Guinée-Equatoriale, le Gabon et une partie de la République du Congo sont drainés par de nombreux fleuves côtiers, dont les principaux sont la Sanaga au Cameroun, l’Ogooué et la Nyanga au Gabon, le Kouilou-Niari en République du Congo.
Le bassin fluvial du Congo, qui comporte des ressources en eau renouvelables annuelles d’environ 1,3 milliard de mètres cubes, est le plus grand de ces bassins et constitue environ 30% des ressources en eau de l’Afrique. C’est le plus grand bassin d’Afrique avec une superficie d’environ 4 millions de km2. Le fleuve Congo à un débit moyen annuel de 41.000 m3/s (Nkounkou et Probst, 2017). Il s’étend sur 10 pays différents, mais 85,3% du bassin fluvial du Congo se situe dans les régions, en grande partie boisées, de quatre pays : Cameroun, République Centrafricaine, République Démocratique du Congo et République du Congo. Le réseau hydrographique du bassin du Congo est très dense et comprend un réseau complexe de rivières, de vastes forêts inondées et de lacs.
Pour plus d’informations sur le réseau hydrographique, notamment sur les relations à la forêt et les biens et services écosystémiques, rendez-vous au chapitre 9 de l’Etat des Forêts 2008
Les précipitations annuelles moyennes en Afrique centrale sont maximales en bordure immédiate du golfe de Guinée : 3000 mm à Libreville, 3200 mm à Bata, 3400 à Douala, 6000 mm dans la partie sud de l’île de Bioko et près de 12000 mm à Debunscha sur le piémont sud-ouest du mont Cameroun. Vers le sud la pluviométrie diminue cependant rapidement : à hauteur de l’embouchure du fleuve Congo, elle est inférieure à 1000 mm.
A distance de la côte, la majeure partie des forêts humides de la cuvette du Congo reçoit entre 1700 et 2000 mm de précipitations. Des zones de plus fortes précipitations sont centrées à hauteur de l’équateur sur le massif du Chaillu, le centre de la cuvette et le bord oriental de la cuvette. A distance de l’équateur la pluviométrie diminue pour tomber à moins de 1000 mm à proximité du lac Tchad dans le nord du Nord-Cameroun, dans le nord-est de la République centrafricaine et certaines zones du sud-est de la RDC. Dans le fossé du rift Albertin, existent également des zones fort arides à hauteur des lacs Albert, Edouard et Tanganyika.
Les forêts d’Afrique centrale occupent essentiellement la vaste plaine alluviale du Congo qui s’étale entre 300 et 600 m d’altitude et est entourée de manière quasi continue par des plateaux au relief généralement tabulaire, dont l’altitude varie entre 600 et 1000 m. Au nord et au sud, ces plateaux, qui séparent le bassin du Congo de ceux du Tchad et du Zambèse, s’étendent presque totalement en dehors du domaine des forêts humides.
A l’est, les formations forestières remontent sur les plateaux qui forment le piémont de la chaîne montagneuse longeant rift Albertin. Cette chaîne s’étend sur près de 1000 km du nord au sud et culmine à 5100 m dans le Ruwenzori, 4500 m dans les volcans Virunga.
A l’ouest, la plaine congolaise est séparée de la plaine alluviale côtière, qui atteint 150 km à hauteur du Gabon, par une succession de plateaux et de chaînes au relief estompé dont l’altitude ne dépasse qu’à peine 1000 m et qui séparent les eaux du Congo de celles des nombreux fleuves côtiers.
Au Cameroun, ces plateaux s’étalent une grande partie du pays. Ils sont bordés au nord-ouest et au nord par de hauts reliefs volcaniques qui s’étendent en arc de cercle depuis l’île de Bioko et le mont Cameroun aux plateaux de Bamenda, à l’Adamaoua et même au plateau de Yade en République centrafricaine.
Environ 65% des forêts humides d’Afrique centrale sont donc situées entre 300 et 600 m d’altitude, 30 % entre 600 et 1650 m et 5% entre 0 et 300 m. Les forêts montagnardes, situées au-dessus de 1650 m ne couvrent pas 1% de l’ensemble.