L’Afrique Centrale abrite la deuxième plus grande étendue de couvert forestier humide du monde, sur une
superficie de près de 2 million de km2 (Mayaux et al., 1998). Le bassin du Congo est majoritairement couvert de
vastes zones encore ininterrompues de forêts humides qui vont du Golfe de Guinée au rift Albertin. Elles sont
marquées par la présence de la plus grande forêt tropicale marécageuse de la planète dans la partie centrale du
bassin du Congo et par deux régions montagneuses du Cameroun et dans l’Est de la République Démocratique du
Congo (RDC).
Pour découvrir la liste des essences forestières, veuillez cliquer ici
Ces forêts tropicales sont au cœur des enjeux internationaux sur le changement climatique et la conservation
de la biodiversité. Etant le second plus grand écosystème forestier tropicale après l’Amazonie, le bassin du
Congo joue un rôle important dans le système climatique continental. Ces forêts offrent des moyens de
subsistance à 60 millions de personnes qui y vivent ou résident à proximité (nourriture, pharmacopée,
combustibles, fibres, produits forestiers non ligneux). Elles remplissent aussi des fonctions sociales et
culturelles. Ces forêts contribuent à alimenter 40 millions de personnes qui vivent dans les centres urbains
proches de ces domaines forestiers (Nasi et al., 2011).
Pour plus d’information sur les écosystèmes forestiers du bassin du Congo, leur diversité, leur gestion, leur
interaction avec le climat,... Rendez-vous aux Etats des Forets de l’OFAC.
Cartographie des écosystèmes forestiers
La cartographie du couvert forestier et la surveillance sont d’une importance primordiale. L’état des forêts
affecte le bien-être de millions de personnes, influe sur le climat régional et mondial et sur la
biodiversité. La connaissance précise de la superficie forestière, de sa composition floristique et de sa
dynamique fournit des informations qui sont essentielles à la mise en place et au suivi des politiques
environnementales et économiques. Ces rôles essentiels des forêts sont pris en compte par les accords
multilatéraux sur l’environnement tels que la
Convention-Cadre des Nations-Unies sur les Changements
Climatiques (CCNUCC), par les politiques de
réduction des émissions dues à la déforestation et dégradation
des forêts (REDD+) qui reconnaissent le rôle des forêts dans le cycle du carbone et Convention sur la
Diversité Biologique (CDB) pour qui la perte d’habitat forestier est une cause majeure de baisse de la
biodiversité biologique. La politique européenne FLEGT (Application des Règlementations forestières,
gouvernance et échange commerciaux) réclame également des informations sur la traçabilité des bois et sur le
caractère légal des coupes forestières.
Pour plus d’information sur la cartographie du couvert forestier et de ces changements en Afrique Centrale aux
chapitres 1 de l’Etats des Forets 2010 et 2013.
Images satellites
Les images satellites, indispensables pour le suivi du couvert forestier, sont de plus en plus abondantes et
gratuites. Il existe de nombreux projets ou institutions qui mettent à disposition ces images. En Afrique
centrale, L’Observatoire Satellital des Forêts d’Afrique Centrale (OSFAC),
partenaire direct de L’OFAC, a
pour objectif de s'établir en tant qu’une organisation indépendante chargée de la vulgarisation de
l’utilisation des données satellites et du suivi des changements de l'environnement dans le Bassin du Congo.
Il a l'intention de contribuer au Plan de la Convergence de la COMIFAC en produisant des données de suivi du
couvert végétal fiables et utiles pour les gestionnaires et les décideurs.
En vue d’accomplir cet objectif et d’assurer l’application de ses produits, OSFAC s'est aussi engagé à
utiliser son réseau régional pour améliorer la disponibilité des données et établir la capacité
d'utilisation des données satellites et dérivés à travers l’Afrique Centrale.
Dans cette optique-là, l’OSFAC met à disposition un grand nombre d’images satellites à moyenne et haute
résolution : http://osfac.net/fr/donnees/images-satellite.
Ces images sont disponibles à travers un outil en ligne ou sur support physique de stockage.
D’autres sites internet permettent également de télécharger une multitude d’images satellites (ceci n’est pas une liste exhaustive) :
La cartographie en Afrique Centrale est un thème abordé depuis des décennies par de nombreux acteurs
d’horizons divers. Les études publiées ont permis de fournir une profusion de données à destination
d’une multitude d’utilisateurs (gestionnaires d’aire protégées, décideurs politiques, concessionnaires,
…). Malheureusement, la diversité des besoins des utilisateurs, des couvertures spatiales et
résolutions, des relations végétales catégorisées (propres aux perspectives) et les différentes
sémantiques employées entrainent souvent des confusions et ambiguïtés dans les terminologies forestières
utilisées.
Ce manque de standardisation de la typologie forestière compromet souvent l’interopérabilité entre les
différents produits cartographiques et consécutivement, la validation des produits, le suivi à long
terme du couvert forestier, le développement d’application ultérieures et affaiblit donc ainsi l’impact
et la crédibilité des informations fournies.
utilisées.
L’OFAC, à travers son consortium d’appui, met en place une nouvelle cartographie des forêts du bassin du
Congo dont la légende a été construite sur cette nouvelle typologie, capable de tenir compte de toute la
diversité des forêts observées tout en assurant l’interopérabilité des cartographies résultants.
L’approche méthodologique ne consiste plus à définir un ensemble de classe de manière narrative et
supervisée mais de n’utiliser que des objets de la réalité, rigoureusement définis par une syntaxe
standardisée. Combinés de manière hiérarchique aux moyens de règles simples, ces objets – des éléments
biotiques et abiotiques dotés de propriétés physionomiques et agrémentées de caractéristiques –
permettent de catégoriser l’ensemble des types d’occupation du sol observés sur Terre, aussi complexes
soient-ils.
Le langage LCML et le logiciel LCCS3
Pour ce faire, le langage commun orienté objet appelé « Land Cover Meta Language » (LCML) répondant au
standard ISO 19144-2, a été utilisé. Le LCML est exprimé sous forme d’un métamodèle UML décrivant les
classes, les objets, les relations et les attributs, et qui permet ainsi de décrire les systèmes de
classification de l’occupation du sol selon leurs aspects physionomiques.
Le LCML n’est pas qu’un simple langage d’harmonisation des systèmes de classification mais constitue également
une nouvelle approche approfondie de formalisation de la signification des caractéristiques de l’occupation du sol.
Son utilisation, au travers du logiciel Land Cover Classification System v3 (LCCS 3), permet de catégoriser de manière
très aisée les terrains forestiers, et l’occupation du sol en général, selon les besoins et applications faites par l’utilisateur
(cfr figure 2-2 ci-dessous).
La définition rigoureuse des objets de classification, la formalisation des relations spatio-temporelles
entre ces objets et de l’ensemble des conditions décrivant chaque classe permettent d’assurer la
flexibilité dans la création des différentes classes et de traduire avec exactitude une description
d’une classe en langage informatique.
Il revient aux utilisateurs finaux de combiner ces objets, de leur configurer des propriétés et des
attributs ainsi que d’établir le champ relationnel qui les lie selon le cadre ontologique qui permette
de représenter au mieux les différentes classes nécessaires à la thématique étudiée (Voir figure 2-2
ci-dessous).
Pour plus d’informations sur le méta langage LCML ou télécharger le logiciel LCCS3, rendez-vous sur le
site web de TERRA NOVA ou sur le site web du
Global Land Cover Network de la FAO.
Légende régionale des forêts du bassin du Congo
La classification régionale des forêts d’Afrique Centrale implémentée ici est réalisée sur base d’un
inventaire préalable des produits cartographiques et autres systèmes de classification déjà établis pour
l’Afrique Centrale, afin de capitaliser sur l’ensemble des connaissances existantes.
Cette légende est structurée de manière hiérarchique afin de pouvoir répondre aux divers objectifs
poursuivis par les différents acteurs, décideurs et gestionnaires. Elle doit pouvoir allier
l’observation par télédétection et l’approche de terrain, tel que les inventaires forestiers. Les
différentes strates catégorisées, allant de la simple différenciation binaire forêt/non forêt à
l’échelle du peuplement, sont décrites ici.
Les critères de catégorisation des types forestiers utilisés ici sont uniquement basés sur des éléments
du LCML. Ils constituent les critères indispensables pour la catégorisation typologique mais d’autres
critères additionnels peuvent y être ajoutés pour caractériser plus finement les spécificités locales ou
répondre à des thématiques particulières.
Il a été décidé de ne pas catégoriser la végétation selon des zones phytogéographiques comme Monod
(1957), Letouzey (1968) et Troupin (1966), ou des grandes zones chorologiques (White, 1983). Ces
différenciations ne sont en effet pas d’ordre physionomique mais traduisent souvent des divergences
endémiques de compositions floristiques. Il est possible de resituer les différentes classes de
végétation présentes dans ces ouvrages de référence dans le système de classification hiérarchique
développé ici.
Pour rappel, il ne faut donc plus se focaliser sur le « label » (ou nom) donné aux classes - chaque pays
possède sa propre nomenclature – mais bien sur la méthodologie de construction de ses classes, basée sur
une définition rigoureuse des éléments basiques et les relations entre ces éléments.
Pour une description détaillée de la stratification régionale des forêts d’Afrique Centrale et des
éléments du LCML utilisés pour décrire chaque classe, veuillez télécharger la note typologique des
Forêts d’Afrique Centrale.
Pour une description détaillée de la stratification régionale des forêts d’Afrique Centrale et des
éléments du LCML utilisés pour décrire chaque classe, veuillez télécharger la
note typologique des Forêts d’Afrique Centrale.
Cartes de référence dans la région
De nombreuses cartes de l’occupation du sol et des types forestiers existent en Afrique Centrale a
différentes échelles (locale, nationale, régionale). Le tableau ci-dessous recense toutes les cartes
utilisées pour la construction d’une cartographie régionale harmonisées de forêts du bassin du Congo (en
cours de réalisation). Les légendes ainsi que leur traduction dans le méta-langage LCML sont disponibles
pour téléchargement.
Paysages écologiques
De nombreuses activités de gestion des ressources forestières se sont concentrées dans 12 paysages contenant une biodiversité
importante et se trouvant dans sept pays. La plupart de ces paysages sont transfrontaliers et sont reconnus par des accords
internationaux qui encouragent une coopération pour le suivi de l'environnement et l'application des lois.
Ces 12 paysages couvrent une superficie de 680.300 kilomètres carrés.
Ces paysages ont été identifiés comme des cibles appropriées pour la conservation lors d’un atelier pour
la mise en priorité de la conservation en Afrique centrale qui s’est tenu à Libreville en 2000.
L'atelier a été organisé par le WWF et a réuni plus de 160 biologistes et experts socio-économiques pour
effectuer une évaluation de l’ensemble de la région. Les 12 paysages sont répertoriés comme secteurs
prioritaires de conservation d’après leur importance taxonomique relative, leur intégrité globale, et la
résilience des processus écologiques qu’ils représentent. En accord avec des principes d'initiatives
intégrés de conservation et de gestion des terres à grande échelle, chaque paysage est classé en
catégories différentes de zones de gestion, y compris : aires protégées, zones de communautés de base,
gestion des ressources naturelles, et zones extractives. Dans ces zones, Le
programme CARPE notamment,
travaille à mettre en œuvre une gestion durable des ressources naturelles à l'échelle locale.
Plus d’information sur les paysages écologiques, rendez-vous à la partie 3 de
l’Etat des Forêts 2008