Poissons

Les espèces présentes dans les pays d’Afrique Centrale sont regroupées par famille et renvoient à la Liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature™ (UICN), (en anglais IUCN Red List). Cette liste, créée en 1963, constitue l'inventaire mondial le plus complet de l'état de conservation global des espèces végétales et animales. Les espèces y sont qualifiées par leur niveau de vulnérabilité.

La faune ichthyologique d’Afrique centrale

L’ichthyofaune d’eau douce

Les bassins fluviaux d’Afrique sont parmi les plus anciens du monde. Ceux d’Afrique centrale existaient déjà avant le début du Miocène il y a 23 millions d’années, mais leur configuration et leurs interconnections ont changé au cours de l’histoire. Durant de longues périodes, les bassins du Niger, du Tchad et du Congo n’ont pas eu d’exutoire vers la mer. Au cours des 20 derniers millions d’années, des mouvements tectoniques ont cependant provoqué d’importants bouleversements, surtout à l’est de l’Afrique centrale avec l’apparition du rift Albertin. Par la suite, surtout au cours des deux derniers millions d’années, les fluctuations cycliques du climat mondial ont également amené des changements importants. Cette grande ancienneté des systèmes hydrographiques se traduit par une grande richesse en espèces de poissons. Ainsi, la faune africaine compte plus de 3000 espèces décrites de poissons d’eau douce, soit presque autant que l’Asie qui en compte 3500. Plus 1500 espèces habitent l’Afrique centrale. Cette faune se distingue par le plus grand nombre au monde d’espèces archaïques et par la présence dans certaines régions, notamment le lac Tanganyika, les lacs volcaniques du Cameroun (Barombi Mbo et Bermin) ou quelques rivières, notamment l’Ivindo au Gabon, d’essaims d’espèces récentes issus de radiations rapides.

La faune d’origine marine ou estuarienne

Dans les pays qui bordent le golfe de Guinée (Cameroun, Guinée-Equatoriale, Gabon et République du Congo), les milieux marins et les milieux continentaux se mélangent et s’interpénètrent dans une vaste zone. L’étendue de ce contact est favorisée par la haute pluviométrie des régions côtières et la salinité relativement faible des eaux côtières. De plus, existent de nombreuses lagunes et de larges estuaires. Cette configuration des milieux a pour effet que la région est riche en espèces estuariennes dont certaines remontent les cours d’eaux loin de la côte. Il en est de même pour certaines espèces marine. Ainsi par exemple les grands lacs de l’Ogooué (Gabon), situés à plus de 100 km dans l’intérieur des terres, sont régulièrement visités par des espèces marines, appartenant notamment aux familles des Megalopidae, Sphyraenidae, Carangidae, Lutjanidae et Sciaenidae. Dans la liste présentée, ces espèces ont été limitées aux plus fréquentes ; celles qui ne visitent qu’occasionnellement les estuaires ont été omises.

Etat des connaissances

Les connaissances ichthyologiques sont très inégalement réparties en Afrique centrale. Le Cameroun, le Tchad, le Rwanda et le Burundi ont été assez bien prospectés, mais de vastes portions du Gabon (notamment le bassin de la Nyanga) et de la RDC sont encore très mal connues, voire inconnues. Beaucoup de travail de taxinomie reste aussi à faire ; la faune de la RDC, par exemple, n’a pas été révisée depuis longtemps (Teugels & Thieme, 2005). De nombreuses espèces restent à décrire ou tout simplement à découvrir. Quant à la biologie des espèces et le fonctionnement des écosystèmes aquatiques, les connaissances sont encore fragmentaires, ce qui constitue un problème pour la conception et la mise en œuvre d’une exploitation durable.