Reptiles

Les espèces présentes dans les pays d’Afrique Centrale sont regroupées par famille et renvoient à la Liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature™ (UICN), (en anglais IUCN Red List). Cette liste, créée en 1963, constitue l'inventaire mondial le plus complet de l'état de conservation global des espèces végétales et animales. Les espèces y sont qualifiées par leur niveau de vulnérabilité.

Les reptiles

Les reptiles d’Afrique centrale sont encore globalement mal connus en comparaison de ceux d’autres zones tropicales. Il y a à cela plusieurs raisons. Premièrement, ce groupe zoologique semble encore plus impopulaire en Afrique tropicale qu’ailleurs, et cela se ressent notamment dans le nombre d’herpétologues locaux. Tandis que ces derniers sont devenus nombreux ces deux dernières décennies en Asie et en Amérique tropicales, ils ne sont encore que quelques-uns en Afrique tropicale. Le contexte économique des pays d’Afrique centrale ne joue pas non plus en faveur d’un développement des études sur les reptiles, jugées moins importantes que celles portant sur des animaux d’élevage notamment. De manière générale, l’engouement récent pour l’étude des herpétofaunes tropicales n’a pas autant gagné l’Afrique que d’autres zones, et les chercheurs étrangers se consacrent plus volontiers aux faunes tropicales non africaines. Cela est visible également dans les milieux terrariophiles: à part quelques serpents venimeux spectaculaires, peu de reptiles d’Afrique tropicale, et surtout centrale, sont actuellement représentés dans le commerce animalier. Un autre facteur important tient aux troubles politiques récurrents dans certains pays d’Afrique centrale, qui ont découragé l’établissement de stations de recherche et la conduite de missions scientifiques. Les connaissances actuelles sur les reptiles d’Afrique centrale sont par conséquent basées sur les résultats d’expéditions ponctuelles, non coordonnées entre elles, et datant souvent de la période coloniale. Les méthodes de collecte utilisées varient entre les missions et ne sont pas souvent comparables afin d’évaluer les richesses respectives de l’herpétofaune des divers sites étudiés. Beaucoup de zones prometteuses du point de vue herpétologique, telles que les montagnes, sont difficilement accessibles et les expéditions requièrent une logistique lourde et coûteuse. Enfin, l’absence de collections muséologiques locales, qui permettraient aux étudiants et chercheurs nationaux de disposer de matériel de référence, est également un gros obstacle.

Malgré ces facteurs négatifs, il faut noter qu’en ce début de siècle deux pays ont fait l’objet de monographies exhaustives (Cameroun et Gabon), et que plusieurs autres ont fait l’objet de travaux importants, notamment des révisions taxonomiques, qui ont permis d’améliorer considérablement les connaissances sur leur herpétofaune (en particulier Annobon, Guinée Equatoriale, et la République Centrafricaine).

Une première tentative courageuse de liste synoptique de l’herpétofaune à l’échelle de l’Afrique centrale avait été tentée en 2004. Elle se basait sur une compilation non critique de la littérature herpétologique disponible pour ces pays. Ce qui veut dire que presque toutes les mentions d’espèces parues dans les ouvrages scientifiques sur ces pays ont été reprises, alors que dans certains cas les identifications publiées dans la littérature étaient erronées, dans d’autres cas de mêmes espèces ont été reprises sous deux noms différents, dans d’autres encore la localité était erronée, etc. Pour faire une liste précise des reptiles d’un pays, il faut revoir toutes les mentions le concernant, et le plus de matériel muséologique possible, ce qui constitue un travail absolument considérable. Il n’a été fait récemment que pour deux pays, la Gabon et le Cameroun. Ainsi, la liste parue en 2004 comprenait 160 espèces pour le Gabon, alors qu’une monographie plus récente, ne reprenant que les espèces dont la présence est dûment confirmée, en comptabilisait 121. Elle en listait 245 pour le Cameroun, tandis qu’une monographie plus récente en comptait 285. Les différences importantes dans ces deux exemples sont dues à la fois à la fois à l’étude de nouvelles collectes de spécimens et à une ré-évaluation critique des mentions d’espèces dans la littérature herpétologique pour ces pays, et ce travail reste à faire pour la plupart des autres pays d’Afrique centrale. Il faut ajouter que nombre d’anciennes mentions ne sont pas appuyées par des spécimens préservés en collections qui permettraient de vérifier leur identité. Sans revoir la totalité des collections muséologiques disponibles pour l’Afrique centrale, la prise en compte ou non de certaines données de la littérature scientifique sur la distribution des espèces relève souvent d’une décision arbitraire, comme nous avons dû le faire dans la liste jointe.