Reptiles

Les espèces présentes dans les pays d’Afrique Centrale sont regroupées par famille et renvoient à la Liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature™ (UICN), (en anglais IUCN Red List). Cette liste, créée en 1963, constitue l'inventaire mondial le plus complet de l'état de conservation global des espèces végétales et animales. Les espèces y sont qualifiées par leur niveau de vulnérabilité.

Caractéristiques de l’herpétofaune

Le nombre total d’espèces de reptiles recensées dans la région est d’environ 460. Elles se répartissent en trois ordres (Chéloniens, Crocodiliens et Squamates). Parmi les Chéloniens (tortues), elles appartiennent à cinq familles, dont aucune n’est propre à l’Afrique. Les trois crocodiliens de la région appartiennent tous à la famille des Crocodylidae, largement répandue hors d’Afrique également. Les Squamates de la région appartiennent à 17 familles dont une seule, les Cordylidae, est propre à l’Afrique. Cependant, comme mentionné ci-dessus, des études moléculaires récentes sont en désaccord, et certaines sous-familles africaines pourraient acquérir le statut familial dès qu’un consensus sera atteint entre chercheurs.

Richesse, biogéographie et endémisme

Le nombre d’espèces confirmé parmi les pays continentaux d’Afrique centrale varie de 66 (Burundi) à 302 (RDC). Parmi les îles, il varie de dix (Annobon) à 62 (Bioko). Les facteurs déterminant la distribution des reptiles d’Afrique centrale sont encore mal connus, mais au vu des données actuellement disponibles, un paramètre important dans la distribution d’espèces endémiques semble être l’altitude. Ce sont en effet les montagnes de moyenne à haute altitude (à partir d’environ six cents mètres au-dessus du niveau de la mer), qui concentrent les formes les plus rares et particulières. Les montagnes ont servi de refuge à de nombreuses espèces durant les périodes de grands bouleversements climatiques, et on rencontre ainsi des espèces fortement apparentées, voire identiques, sur des sommets distants de plusieurs centaines de kilomètres, tandis que ces espèces ne se rencontrent pas dans les zones de basse altitude séparant ces sommets. On peut ainsi citer l’exemple de la découverte récente de la couleuvre aquatique ocellée Hydraethiops laevis dans le Massif du Chaillu au Gabon à une altitude de 660 m; ce serpent n’était auparavant connu que d’une seule localité camerounaise à 670 m d’altitude, par deux seuls exemplaires collectés un siècle auparavant. Un très grand nombre de montagnes de moyenne et haute altitude n’ont jamais bénéficié d’un inventaire herpétologique, même préliminaire. A part pour quelques sommets, principalement au Cameroun, l’herpétofaune d’altitude de la région est globalement très mal connue, et il est encore difficile de tirer des conclusions zoogéographiques. Certaines îles de la région, de par leur isolement, abritent également une faune particulière. Ainsi, alors que seulement cinq espèces de reptiles sont connues d’Annobon, la moitié d’entre elles sont endémiques. De même, sur les vingt espèces confirmées de Principe, cinq sont uniques à cette île. D’autres milieux particuliers, comme les grottes, n’ont pas fait l’objet d’études particulières. Pourtant, par comparaison avec l’Asie du sud-est par exemple, on peut s’attendre à l’existence de nombreuses formes cavernicoles, souvent à distribution très restreinte, parfois à une seule grotte.

Sans surprise, la pays d’Afrique centrale d’où le plus grand nombre d’espèces a été recensé est la RDC: 302 confirmées, parmi lesquelles 27 endémiques nationaux. Cette grande richesse est bien entendu liée à la grande surface du pays et à la variété des milieux qui y sont représentés. Pourtant, proportionnellement, la palme de la richesse et de l’endémisme spécifiques revient au Cameroun. Alors qu’il est environ cinq fois plus petit que la RDC, il renferme 249 espèces confirmées et pas moins de 22 endémiques nationaux. L’énorme diversité des milieux, allant de hauts sommets de montagne (à plus de 3000 mètres d’altitude) à la mer, explique cette richesse.

Comme on peut le noter dans le tableau, la proportion d’espèces endémiques au niveau national est la plus élevée chez les reptiles fouisseurs (tels que les scinques sans pattes et les amphisbènes). Cela est probablement dû à deux facteurs; le premier étant le peu de mobilité géographique de ces espèces, le deuxième étant la difficulté de récolter ces animaux discrets, qui sont probablement plus répandus que ne le laissent supposer les données actuelles.