Reptiles

Les espèces présentes dans les pays d’Afrique Centrale sont regroupées par famille et renvoient à la Liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature™ (UICN), (en anglais IUCN Red List). Cette liste, créée en 1963, constitue l'inventaire mondial le plus complet de l'état de conservation global des espèces végétales et animales. Les espèces y sont qualifiées par leur niveau de vulnérabilité.

Menaces

La chasse

La chasse affecte spécifiquement les espèces qui ont le plus de valeur commerciale, pour leur peau (crocodiles, pythons), pour leur viande (tortues, crocodiles, grands serpents) ou pour leurs oeufs (tortues). Le nombre d’espèces chassées représente une forte proportion du nombre d’espèces total en Afrique centrale. Cependant, beaucoup d’espèces ne sont consommées qu’occasionnellement, et ne subissent pas de déclin lié à la pression de chasse. Certaines de celles qui font l’objet d’une chasse systématique, surtout parmi les crocodiles et les tortues, subissent des pertes importantes, et certaines chasses ne sont pas viables à long terme. Ainsi toutes les tortues de mer sont-elles en danger immédiat, ainsi que les crocodiles dans certains pays. La chasse des reptiles pour utilisation en médecine traditionnelle ou en magie (surtout les caméléons) peuvent localement affecter des espèces.

La destruction et la dégradation des habitats

Loin devant la chasse, la destruction des milieux est la principale cause de déclin de beaucoup d’espèces. Les plus fragiles sont les espèces sylvicoles strictement liées à la forêt primaire. Il faut noter aussi le cas particulier des tortues de mer, don’t les plages de ponte sont encombrées de grumes abandonnées, les obligeant à pondre dans des endroits moins favorables que celui qu’elles auraient naturellement choisi. Avec la déforestation, certaines espèces anthropophiles et de milieux secondaires voient au contraire leurs milieux favoris s’étendre au cours des années.

La mise en captivité

Traditionnellement, les gens en Afrique centrale ne gardent pas de reptiles comme animaux en captivité. Fort heureusement, comme mentionné plus haut, les reptiles d’Afrique centrale ne jouissent pas non plus d’une grande popularité dans le commerce animalier international; la mode est plutôt actuellement aux espèces asiatiques. Ce manque de popularité est probablement lié à la méconnaissance des espèces africaines, lui-même lié au peu d’attention que les chercheurs lui portent.

Le dérangement

Le dérangement par les humains affecte principalement les tortues de mer. Le tourisme d’observation des activités de ponte des tortues de mer doit faire l’objet de règles strictes, pas toujours respectées actuellement.

Conservation

Au regard des facteurs connus d’endémicité, bien que beaucoup de données manquent sur des zones critiques, il ressort que les milieux à protéger en priorité sont les forêts de moyenne et haute altitude, qui renferment le plus de formes uniques et fragiles. Il serait important d’évaluer le statut de conservation de nombreux endémiques nationaux et régionaux, et de vérifier s’ils sont adéquatement représentés dans des aires protégées. Il faudrait réaliser bien davantage d’inventaires dans les parcs nationaux et autres aires protégées. Les espèces de milieux savanicoles semblent beaucoup plus résistantes globalement aux changements environnementaux liés aux activités humaines. Sur base des pressions de chasse observées actuellement, il est clair que les deux groupes de reptiles subissant le plus grand déclin sont les tortues marines et d’eau douce et les crocodiles, et la réglementation de leur chasse devrait être mise en place ou largement renforcée dans plusieurs pays.