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Aires protégées et conservées

Réseau des aires protégées

Le réseau d’aires protégées d’Afrique centrale a été fortement étendu depuis le début du XXIème siècle, aussi bien sur terre qu’en mer. Cette augmentation s’inscrit à la fois dans les politiques nationales et régionales de conservation de la nature mais également dans une dynamique plus globale, traduite à l’échelle internationale à travers les Objectifs d’Aïchi ou, plus récemment, l’objectif 30x30 du nouveau Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal qui vise d’ici 2030, à sécuriser 30 % des terres et 30 % des mers, où la biodiversité est maintenue et continue à procurer les services écosystémiques indispensables aux sociétés humaines.

Tableau : Statistique sur les aires protégées des pays de l’espace COMIFAC

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Gestion des aires protégées

Aujourd’hui, les difficultés financières des états et le manque d’investissement dans les aires protégées, aggravés par des problèmes de gouvernance, associés à des menaces sans cesse grandissantes, incitent les états à s’orienter vers une gestion déléguée ou partagée des aires protégées. Des délégations de gestion auprès de structures privées ou d’ONGs se mettent en place ; des formes de gouvernances différentes de la gouvernance unique par les services étatiques mais aussi une certaine décentralisation apparaissent aussi.

Les politiques de conservation doivent ainsi s’arrimer aux besoins de développement dans une région qui ambitionne une croissance économique entre 6 et 8 % d’ici 2035 et ce, dans un contexte sanitaire sans précédent, qui rend incertain l’avenir de la gestion des aires protégées. Entendre et prendre en compte les besoins des populations rurales, les aider à monter en compétences, participer aux financements de filières agricoles durables, mobiliser les solutions fondées sur la nature telle que l’agroforesterie, etc., sont autant de pistes que les gouvernements et leurs partenaires peuvent explorer et qui entraîneront des répercussions bénéfiques sur la protection de l’environnement. Au-delà de l’atteinte des objectifs d’Aïchi ou de l’objectif 30x30, le réseau des aires protégées d’Afrique centrale n’aura de réel impact positif sur l’environnement que si ses gestionnaires l’inscrivent dans une connectivité territoriale et parviennent à remettre l’humain au cœur de son environnement, sur terre comme en mer.

Pour plus d’informations ainsi qu’un état des lieux complet des aires protégées d’Afrique Centrale, veuillez consulter L’Etat des Aires Protégées d’Afrique Centrale (EdAP 2020).

Les autres mesures de conservation efficace par zone (AMCEZ)

Les AMCEZ constituent une nouvelle approche de la conservation in situ de la biodiversité, qui vise à prendre en compte et reconnaître la conservation qui a lieu en dehors des aires protégées, dans des sites sous la gestion et la gouvernance d’acteurs divers. Ces derniers peuvent être des populations autochtones et des communautés locales, des organismes de la société civile, du secteur privé ou des entités publiques.

L’identification des AMCEZ est volontaire et fondée sur le consentement des parties prenantes. Le respect des droits des populations autochtones et des communautés locales est essentiel et doit faire l’objet d’un CLIP (Consentement Libre Informé Préalable).

Si l’on applique l’ outil d’identification des AMCEZ développé par l’UICN, une grande diversité de dispositifs de gestion peut être reconnue dans les pays de l’Afrique centrale. Toutefois, cette diversité peut varier notablement en fonction des cadres légaux nationaux.

Ce nouveau concept créé à l’échelle internationale demande à être étudié aussi bien à l’échelle sous-régionale que nationale afin que les pays puissent développer leur stratégie pour répondre à leurs engagements. Pour le moment, l’OFAC a réalisé 2 études sur la question. Une première réalisée en République Démocratique du Congo (RDC) en 2022 et une autre en 2023 au Cameroun. Globalement, ces études se sont intéressées à comprendre et mettre en évidence les écarts potentiels entre le concept d’AMCE et le contexte national du Cameroun. Télécharger les rapports desdites études en cliquant les liens ci-dessous.